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Daniel Bouchard
15 août 2007

Une médecine pour les ados en rupture

Quand un service comme celui qui existe à l'Hotel Dieu(Paris)pour les ados en rupture ouvrira t il en Sarthe?

dans beaucoup de lycée ,de collège,d'école de formations certains :directeurs(rices),professeurs,d'infirmière,les conseillerses)  d'éducation,préfèrent écouter les parents plus tôt que les jeunes qui d'une façon ou d'une autre font comprendre leurs problèmes,leur mal vivre.

Mai,malheureusement ces jeunes personnes ne veut les écouter, il en existe dans la Sarthe et nous en connaissons (nous n'avons pu que le signaler au 119),tous ces professionnels(indiqués ci dessus) ne daignent pas voir ,écouter les jeunes qui ont des problèmes qui peuvent être relationnel dans l'établissement,mais aussi dans leur famille.

Si c'est professionnel prenaient le soin d'écouter les jeunes au lieu de leurs parents bien des drames,des problèmes seraient résolu

Et en dernier ressort sont obligés,ou autres personnes,d'appeler le 119

Le Président de la G.O.C.

LE MONDE | 14.08.07 | 18h55  •  Mis à jour le 14.08.07 | 18h55








Aussi loin qu'il s'en souvienne, Richard s'est toujours fait battre. Par son grand frère qui lui a cassé plusieurs dents. Par sa mère qui le fait passer pour fou. Il y a quelques mois, alors qu'il venait d'avoir 17 ans, il en a eu assez de souffrir en silence. Il s'est confié à l'assistante sociale de son lycée, qui a signalé son cas.

Richard vit maintenant dans un foyer socio-éducatif de suppléance familiale, à Paris. Il s'y est fait des copains, ses résultats scolaires sont bons. Mais son haussement d'épaule, ce tic brutal et incontrôlable qu'il trimballe avec lui depuis deux ans et qu'il tente en vain d'oublier lorsqu'il approche une fille, est plus gênant que jamais. Et il ne dort plus ou si peu : à peine plus qu'il ne parle. Face à tant de détresse, son éducatrice a pris rendez-vous à l'espace santé jeunes de l'Hôtel-Dieu de Paris. Un service hospitalier de consultations pour adolescents en rupture sans équivalent en France, que le docteur Dinah Vernant a créé il y a sept ans. Avec une énergie peu commune, et une certitude : on se préoccupe beaucoup des états d'âme de nos grands enfants, mais pas assez de leur santé physique.

Liberia, Liban, Colombie, Rwanda : ancienne de l'organisation non gouvernementale (ONG) Médecins du monde, puis responsable au ministère des affaires étrangères de la division médicale de la cellule d'urgence, Dinah Vernant rêve que l'hôpital public soit ouvert à tous. A la fin des années 1990, elle obtient la création, à l'Hôtel-Dieu - un symbole de l'Assistance publique -, d'un service de consultations gratuites pour personnes en grande précarité, et découvre l'état de santé, "lamentable", dans lequel se trouvent les moins de 25 ans qui n'ont pas accès aux soins. Son projet se précise : en 2000, l'espace santé jeunes ouvre ses portes.

CRISE SOCIALE OU FAMILIALE

Quelque 4 000 consultations plus tard, preuve est faite que le besoin était réel. "Il y a une médecine des adolescents comme il y a une médecine des personnes âgées", affirme le docteur Vernant, dont l'équipe comprend trois généralistes et cinq spécialistes (dermatologue, gynécologue, pneumologue, psychiatre et pédopsychiatre).

Dans ce service "au carrefour du biologique, du social et du psychologique" viennent des garçons et des filles qui ne supportent plus d'être traités comme des enfants, mais à qui l'on ne peut pas encore parler comme à des adultes. Des jeunes en crise sociale ou familiale, que les rectorats, les éducateurs de l'aide sociale à l'enfance (ASE) ou de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) adressent à l'Hôtel-Dieu. Pour qu'ils y reçoivent un diagnostic et des soins, mais aussi pour qu'ils y apprennent à s'occuper de leur corps.

Ainsi que le soulignait en 2004 une étude de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), l'hygiène des jeunes de 12 à 25 ans, faute d'examen clinique obligatoire au-delà de l'école primaire, est en effet notoirement insuffisante en France. A fortiori pour ceux que les parents n'ont jamais encadrés sur ce plan, faute de s'en soucier ou d'en avoir la possibilité.

"Faire un examen médical, cela implique de toucher le patient. Et c'est encore plus essentiel lorsqu'il s'agit d'un adolescent, pour qui le rapport au corps est omniprésent", détaille le docteur Vernant. Essentiel, mais parfois délicat. Avec Richard, dont c'est le premier rendez-vous, il s'agit avant tout de faire connaissance : le médecin lui désigne la balance, le mesure, prend sa tension, écoute son coeur, lui palpe le cou et l'épaule, mais ne lui demande pas de se déshabiller.

A la place, elle lui tend un livre, dans lequel figure une série de photos montrant les étapes successives de la puberté masculine. "Montrez-moi où vous en êtes", demande-t-elle - elle vouvoie toujours ses patients, "question de respect". Du doigt, Richard pointe une image. "Ah ! Mais vous êtes un homme, alors ! conclut-elle avec un bon rire. Enfin... Vous êtes un homme en bas, mais pas encore tout à fait en haut. Vous êtes d'accord ?" Richard opine. Pour la première fois depuis le début de ce long entretien, il ébauche un sourire.

Vaccins, état des dents, vision, hygiène sexuelle, contraception, toxicomanie : sur tous ces plans, la surveillance s'impose. "Surtout entre 18 et 21 ans, l'âge auquel ils sont le plus sur le fil du rasoir", précise le docteur Vernant.

Le succès de ce service (800 nouveaux jeunes par an, et la demande excède l'offre) fera-t-il des émules ? A l'instar de ce qui existe dans les pays anglo-saxons, Dinah Vernant prône le développement, dans chaque grand hôpital d'adultes, d'unités pluridisciplinaires destinées aux adolescents. Des services dont le fonctionnement pourrait s'inspirer de celui des centres de protection maternelle et infantile (PMI), "mais organisé pour répondre à la problématique adolescente, avec une place prépondérante pour la prévention".

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